Être LGBTQIA+, même si cela est de moins en moins compliqué dans la société actuelle, reste néanmoins par moments difficile. Les remarques, les commentaires, les jugements, tout cela peut devenir un cauchemar. Et parmi cela, certaines questions peuvent réellement être offensantes pour les personnes à qui on les pose. Lesquelles ? On vous explique tout.
Des questions, toujours des questions !
Lorsque vous dites que vous êtes LGBTQIA+, cela aiguise la curiosité. Et il n’est alors pas rare que les personnes à qui vous l’avez dit se posent des questions. Vous n’êtes pas dans la « norme classique » et cela interroge, et les personnes ne se gênent pas pour vous demander ce qui les intrigue. Mais évidemment, cela peut parfois vous déranger. Les questions peuvent en effet être très offensantes et vous vexer, même si le but premier n’était pas cela.
Mais vous devrez quand même y faire face, et tenter d’y répondre pour expliquer les choses.
La première des questions qui peuvent poser problème est celle-ci : « Comment sais-tu que tu es LGBTQAI+, si tu n’as jamais essayé avec un homme ou une femme ? » Si vous avez déjà tenté de cacher le sexe de votre partenaire, vous savez déjà de quoi on veut parler. Cette question met en avant le fait que l’hétérosexualité est avant tout une orientation sexuelle par défaut. C’est aussi une façon de retirer aux lesbiennes et aux gays leur autodétermination et leur capacité à agir de façon intentionnelle. Poser cette question, c’est vexant. Car, en effet, les personnes LGBTQAI+ n’ont pas besoin de l’avis des hétéros pour savoir qui ils aiment.
Autre question dérangeante : « T’es LGBTQAI+ parce que c’est à la mode ? ». C’est avant tout une question qui minimise les goûts de la personne. Pour le poseur de question, il s’agit avant tout de suivre un mouvement sans même avoir à réfléchir. On fait ça parce que c’est tendance et que l’on veut suivre le courant qui est à la pointe de la mode. Cela réduit de façon importante la détermination de la personne ciblée. Il y a en effet plus de personnes LGBTQAI+, mais cela n’a rien à voir avec les tendances actuelles. C’est tout simplement parce que plus de personnes font leur coming out, encouragées par les avancées récentes. Si plus de 30 % des personnes LGBTQAI+ ont déjà été victimes d’une agression, on imagine bien que s’il ne s’agissait que d’une mode, moins de personnes franchiraient le cap.
D’autres questions ?
Autre question offensante que l’on entend régulièrement : « Pourquoi tu tiens absolument à t’enfermer dans des cases ? ». On considère encore de nos jours que l’hétérosexualité est la normalité. L’homosexualité est d’ailleurs considérée comme une déviance, voire quelques fois une pathologie. Mais ces catégories ont avant tout été inventées pour classer les personnes dans la société. Et justement, accepter ses choix, c’est refuser de se laisser enfermer dans des cases qui ne correspondent plus aux personnes. On a le droit d’aimer qui on veut, tout simplement. Parce que justifier ses attirances, c’est tout simplement invasif. Et que sortir avec une personne du même sexe que soi est tout le contraire, puisque l’on ne suit pas les normes classiques ! Alors ce type de question, qui est véritablement réducteur, peut être réellement offensant. Une personne LGBT n’a pas à expliquer ses choix, elle est libre et n’a pas à se justifier.
Dernière question qui peut être particulièrement vexante : « Je peux te faire confiance ? ». Alors, oui, cette question est très souvent posée, que vous soyez LGBT ou non. Mais en prenant en compte le fait qu’être LGBTQAI+ est considéré comme une orientation non légitime pour certains, et que les personnes en question sont de ce fait confuses et particulièrement indécises, cette question vexe. Ces personnes sont vues comme des « traîtres » dans lesquels on ne peut pas avoir confiance. Alors oui, il y a sans doute des personnes LGBT particulièrement indécises. Mais cela n’est pas une caractéristique majeure. L’indécision n’est pas en lien avec l’orientation sexuelle.
Savoir réagir
Même si ces questions vous vexent, il est important de répondre franchement et sans vous énerver. Et cela, même si vous êtes sûr que l’autre, la personne qui vous a posé cette question ne voudra pas comprendre. Être LGBTQAI+, ce n’est pas une mode, c’est vous profondément. Ce n’est pas une volonté arbitraire de vouloir sortir des cases classiques. Cela fait partie de vous, point à la ligne. De plus, il n’est pas nécessaire d’avoir testé avec une personne de l’autre sexe pour comprendre que ce n’est pas son truc.