Être mis à la porte de son foyer après son coming-out, que faire?

Même dans les familles les plus tolérantes en apparence, il peut y avoir des problèmes lorsque l’on fait son coming-out. Il y a des parents qui n’acceptent pas de voir leur enfant sortir des normes. Alors quoi, on se tait ? On rencontre souvent ce problème et il ne faut en aucun cas le minimiser.

Accepter la différence n’est pas toujours simple

Prenons le problème autrement. Ils vous ont choyé, aimé, se sont inquiétés dès que vous avez eu un petit rhume. Ils ont envisagé un avenir fabuleux pour vous avec une famille heureuse, des petits enfants, une maison grandiose… Et voilà que vous voulez leur annoncer une nouvelle qui va tout chambouler dans leur plan idyllique. Mais c’est votre vie et vous avez évidemment le droit de faire ce que vous voulez et surtout d’aimer qui vous voulez.

Certains parents vont comprendre et accepter votre orientation sexuelle. D’autres au contraire vont faire un blocage, voire même vous rejeter. Ils vont alors couper les ponts et sur la lancée, voudront vous mettre dehors.

Si tel est le cas, comment pouvez-vous réagir et que devez-vous faire ?

Adapter sa stratégie à ses parents

Il y a des parents plus ou moins compréhensifs, et même si leur première idée est de vous mettre dehors, peut-être que vous pouvez faire changer les choses. Les deux sont-ils dans le même état d’esprit ? Ou y en a-t-il un qui n’est pas d’accord avec cette stupide décision ? Dans ce cas, vous pourriez parler avec ce parent. Peut-être saura-t-il faire changer l’autre d’avis.

Discuter est toujours capital, même avec des personnes qui vous semblent totalement fermées. Inutile donc de claquer la porte immédiatement. Parfois les mots dépassent la pensée et le parent qui a dit cela peut revenir sur ses propos.

Un refuge bienvenu

Si vos parents ne veulent pas changer d’avis, il vous faudra réagir. Inutile de vous laisser abattre par cette décision. Vous pouvez vivre sans eux. À condition bien sûr que vous soyez en âge de le faire. Il faudra vous mettre en contact avec une association spécialisée. Le Refuge, par exemple, est un asile bienvenu pour les jeunes de 18 à 25 ans (dans certains cas, l’association vient en aide aux jeunes à partir de 14 ans) qui ont été rejetés par leurs parents. Vous y trouverez une oreille attentive et compréhensive, mais aussi des adresses où loger. L’association, ouverte en 2003, est aujourd’hui reconnue d’utilité publique.

Elle veut être aux côtés des jeunes dont les parents les ont rejetés après un coming-out compliqué. Elle les aide à trouver un logement dans plus de 200 villes françaises et dispose de 21 centres d’accueil et 200 places en hébergement d’urgence ou non. Pour les plus jeunes, un accompagnement vers l’autonomie est proposé. Il est également possible de bénéficier d’aides tant financière qu’alimentaire et d’une aide efficace pour s’insérer professionnellement.

C’est le premier partenaire avec qui prendre contact lorsque vos parents vous expulsent. C’est en effet la solution parfaitement adaptée à la situation et de très nombreux jeunes mis à la porte par leurs propres parents ont pu trouver une assistance efficace auprès de ces équipes qui vous écoutent et comprennent au mieux.

D’autres idées ?

Pour trouver un abri, les mineurs peuvent aussi prendre contact avec une assistante sociale.

Si vous êtes déjà en couple, il est aussi possible de trouver refuge chez son ou sa partenaire. Même si ce n’est pas la meilleure des solutions, cela peut vous dépanner si vos parents ne vous laissent pas de temps pour vous retourner. D’autres membres de votre famille moins radicaux peuvent aussi vous accueillir.

Mais avoir un toit sur sa tête, même si cela est très important, n’est malheureusement pas la seule chose qu’il faudra prendre en compte. Chez papa/maman, on est nourri. On a tous les équipements nécessaires pour vivre au quotidien. Il faudra donc changer ses habitudes. Peut-être, abandonner quelque temps ses études. Même si vous aviez des doutes sur le fait que vos parents apprécient assez peu les LGBT, vous n’aviez pas prévu cette réaction. C’est donc dans l’urgence qu’il faudra retrouver vos marques.

Dans tous les cas, vous ne devez pas rester immobile. Car même si certains parents peuvent changer d’avis, d’autres ne le feront jamais. Inutile donc de rester avec des personnes qui ne vous respectent pas et qui ne veulent plus de vous. Le meilleur des conseils serait de prendre contact avec Le Refuge avant même de faire votre coming-out. Vous serez moins stressé lors de la révélation, et pourrez mieux réagir en sachant que vous avez une solution au cas où. Parce que le coming-out peut changer les choses entre vous et vos parents, même s’ils ne semblaient pas homophobes auparavant. Il est important de prendre cela en compte pour éviter la dégringolade que beaucoup ont dû subir (prostitution, pornographie).

Et même si on vous considère comme un paria dans votre famille proche, sachez que vous n’êtes pas seul. Plus de 11 % des plaintes reçues par l’autre association SOS Homophobie concernent des parents indignes vis-à-vis de leur enfant LGBT. Et ce chiffre est malheureusement sans cesse en augmentation.