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La transidentité est encore aujourd’hui un sujet tabou pour bien des personnes. Pourtant, elle a été retirée de la liste des troubles mentaux en 2018 par l’OMS.

Depuis de nombreuses années, les personnes transgenres sont sujettes à de la transphobie, principalement parce que les gens ne sont pas assez informés sur la question.

Si vous souffrez dans votre corps de garçon et que vous souhaitez devenir une femme, sachez que vous pouvez trouver du soutien pour vous aider.

Qu’est-ce que la transidentité ?

Si, autrefois, le terme « transexuel » était le plus utilisé, on préfère aujourd’hui parler d’une personne « transgenre ». Pourquoi ? Tout simplement parce que le mot « transexuel » a une connotation sexuelle, qui rappelle donc la sexualité. Or, être transgenre n’est pas une orientation sexuelle. « Le sexe, c’est ce que l’on voit, le genre, c’est ce que l’on ressent » disait l’endocrinologue américain Harry Benjamin.

Si la personne ne s’identifie pas comme étant « transexuelle », préférez alors utiliser l’appellation « transgenre », ou tout simplement « trans ». Si vous vous trompez, ce n’est pas dramatique, mais pourrait être interprété comme du dénigrement.

Une personne transgenre, donc, est une personne qui ne se sent pas en phase avec son genre assigné à la naissance (masculin ou féminin).

Cela peut donner lieu à une dysphorie de genre. Ce terme signifie que la personne ressent un décalage entre la manière dont iel est perçu(e) par les autres (souvent en fonction de son genre), un décalage entre le genre qu’iel ressent être le sien et celui assigné à la naissance et un décalage avec la perception de sa propre identité.

La dysphorie de genre peut créer un trouble, une dépression et une anxiété, la personne se sentant enfermé(e) dans son propre corps.

D’après une étude du DSM-V 0,005 à 0,014 % des adultes nés de sexe masculin et 0,002 à 0,003 % des personnes nées femmes ressentiraient une dysphorie de genre. À savoir que ces chiffres sont sûrement sous-estimés, car tout le monde ne demande pas d’appui psychologique ou hormonal.

Si vous souffrez de dysphorie de genre, il est conseillé d’en parler pour vous faire aider et trouver une solution adaptée.

À qui en parler ?

Trouver les bonnes personnes pour faire état de sa transidentité est souvent compliqué. Voici quelques pistes pour vous aider dans vos démarches.

En parler peut notamment vous aider à vous sentir mieux, notamment si vous êtes souvent mégenré(e) (appelé(e) « monsieur » au lieu de « madame ») ou que l’on vous appelle encore par votre deadname (ou morinom en français, votre prénom de naissance qui peut être genré).

Parmi vos proches

Révéler à vos proches que vous êtes transgenre s’apparente à un coming-out et peut être difficile, quel que soit votre âge. Pour être sûr que votre annonce se passe le mieux possible, commencez par en parler à quelqu’un en qui vous avez une totale confiance.

Que ce soit à des amis ou à des membres de votre famille, il vous faudra passer par l’étape de la révélation pour vous sentir mieux et entamer les démarches nécessaires à votre mieux-être si vous le souhaitez.

Identifiez la personne qui saura le mieux vous écouter et vous comprendre. Cela peut être votre meilleur(e) ami(e), un de vos parents, vos grands-parents, peu importe. Libérer le poids qui vous encombre vous aidera déjà à vous sentir mieux. Cette personne pourra vous épauler, vous soutenir et vous aider à l’annoncer à d’autres membres de votre entourage.

Vous pouvez aussi bien faire votre annonce de vive voix en en parlant directement aux personnes que vous souhaitez, préférer l’écrire dans une lettre pour que les mots soient plus faciles à poser ou faire une annonce digne de l’occasion, comme pour un anniversaire par exemple. C’est à vous de voir, en fonction de votre état d’esprit et des personnes qui vous entourent.

En parler à des associations

De nombreuses associations sont présentes en France et ailleurs pour vous aider dans vos démarches.

Vous pouvez retrouver une carte des associations trans en France et en Belgique sur le site très complet de Wikitrans.

Le but de ces associations est de vous aider à trouver des réponses à vos questionnements, de vous aider à avancer dans le cheminement que vous avez commencé grâce à des conseils, des ouvrages que vous pouvez consulter sur place, des rencontres avec d’autres personnes qui sont dans le même cas que vous, etc.

Généralement, le personnel travaillant dans les associations est bénévole, ce qui signifie que toutes n’ont pas de professionnel(le) de la santé ou autre dans leurs locaux. Cependant, vous rendre dans une association proche de votre ville peut vous permettre de créer des liens et d’avoir les conseils que vous attendez.

Trouver un coach de vie

Un coach de vie est là pour vous accompagner durant toutes les transitions et tous les grands changements dans votre vie.

Il pourra notamment vous aider à reprendre confiance en vous et à retrouver l’estime de vous-même que vous avec peut-être perdue si vous souffrez de dysphorie par exemple. Grâce à ses compétences, ses connaissances et toute l’aide qu’iel pourra vous apporter, votre coach de vie pourra aussi vous aider à trouver la force de parler de votre mal-être à votre entourage si vous éprouvez des difficultés à leur en faire part.

Si vous avez l’impression de stagner dans votre vie et que vous avez notamment du mal à penser que vous allez vous en sortir, faire appel à un(e) coach de vie (aussi appelé(e) coach personnel(le) peut grandement vous aider. Aucun jugement n’est formulé, le ou la professionnel(le) est là pour vous aider à aller mieux et à reprendre confiance en vous-même pour affronter les épreuves qui se présentent à vous.

Demander de l’aide à un(e) coach de vie spécialisé(e), comme Mathieu, dans l’accompagnement des personnes transgenres est une solution complète qui vous aidera à trouver la solution à tous vos blocages afin de vous sentir mieux à la fois dans votre corps, mais aussi dans votre esprit.

Quelles sont les démarches pour changer de genre ?

Sachez tout d’abord qu’entreprendre des démarches dans le but de changer de genre n’est pas obligatoire. Il est conseillé si vous souffrez de dysphorie notamment, afin de vous aider à vous sentir totalement en phase avec votre corps. Cependant, de nombreuses personnes transgenres n’ont suivi aucun traitement hormonal.

Faire un suivi psychiatrique

Attention ! La transidentité n’est PAS une maladie mentale ni une maladie tout court. Le suivi psychologique est simplement conseillé pour pouvoir obtenir un remboursement du traitement hormonal et de la chirurgie par la Sécurité Sociale. Vous n’avez donc aucune obligation de vous rendre chez un(e) psychiatre si vous n’en ressentez pas l’envie ou le besoin.

Il faut savoir que si vous décidez de suivre un traitement hormonal, l’endocrinologue qui vous le prescrira engagera sa responsabilité, puisque le traitement hormonal est hors Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Le suivi psychiatrique est là pour aider à attester, le cas échéant, d’une réelle dysphorie et d’une réelle souffrance permettant à l’endocrinologue de prescrire le traitement.

L’hormonothérapie

Une fois le suivi psychiatrique terminé, l’endocrinologue va procéder à plusieurs tests afin de déterminer si vous n’avez pas de contre-indications ou d’autres pathologies qui pourraient rendre le traitement hormonal impossible.

Cela peut prendre plusieurs mois, mais à l’issue de ces examens il pourra vous prescrire le traitement adéquat. Dans le cas d’une transition MtoF (Male to Female, donc de garçon à fille), le traitement commencera avec la prise d’anti-androgènes afin de limiter ou bloquer la production de spermatozoïdes. Ensuite, le traitement hormonal continuera avec l’administration d’œstrogènes et/ou de progestérones par voie orale ou transdermique. Les effets sont plus longs à apparaître dans le cadre d’une MtoF que dans celui d’une transition FtoM, mais la poitrine va commencer à se développer, la pilosité à se réduire et les testicules à réduire.

La chirurgie

Rappelez-vous encore une fois que la chirurgie n’est pas obligatoire, mais qu’elle doit être un choix réfléchi et pensé pour que vous vous sentiez plus en phase avec votre propre corps.

Si toutefois vous avez décidé d’avoir recours à la chirurgie, sachez que plusieurs étapes sont possibles : la vaginoplastie pour vous créer un vagin après ablation des testicules, l’augmentation mammaire pour avoir plus de poitrine, la réduction de la pomme d’Adam (chirurgien plasticien ou ORL).

Vous pouvez également vous rendre chez un orthophoniste pour vous aider à avoir une voix plus féminine si vous le désirez, car l’hormonothérapie féminisante n’a aucun impact sur les cordes vocales.

 

Si vous avez envie de vous sentir mieux, faites comme Queen (I Want to Break Free) et parlez-en autour de vous. Vous n’êtes pas seul(e) !