Malgré les progrès indéniables réalisés dans la lutte contre le VIH et le sida au cours des dernières décennies, il est important de souligner qu’à travers le monde, l’épidémie n’a malheureusement pas encore été complètement éradiquée. Cependant, en 2016, un nouvel outil de prévention a été autorisé en France : la Prophylaxie Pré-Exposition. En agissant comme une barrière chimique contre le virus, ce traitement a pour but de permettre aux individus exposés régulièrement à un risque élevé d’infection de se protéger efficacement.
Il se peut que vous n’ayez à ce jour pas encore entendu parler de cette pilule préventive ou que vous ne soyez pas sûr des informations en votre possession. C’est pourquoi, il nous a paru primordial, dans cet article, de vous expliquer ce qu’est exactement la PrEP, mais également comment cette dernière fonctionne, ainsi que les personnes à qui elle est destinée !
La PrEP : de quoi parle-t-on au juste ?
La PrEP est un traitement préventif qui vise à réduire le risque de transmission du VIH chez les personnes séronégatives exposées au virus. Il s’agit d’une pilule quotidienne contenant deux médicaments antirétroviraux, généralement le tenofovir et l’emtricitabine.
L’idée derrière la PrEP est simple : en prenant quotidiennement ce traitement avant une éventuelle exposition au VIH, il est possible de maintenir des niveaux suffisamment élevés de médicaments dans le sang pour empêcher l’infection par le virus. En effet, ces derniers agissent en bloquant certaines enzymes nécessaires à la multiplication du VIH dans l’organisme.
Il convient néanmoins de souligner que la PrEP ne protège pas contre les autres infections sexuellement transmissibles. Elle doit donc être utilisée en complément des méthodes traditionnelles de prévention comme l’utilisation systématique du préservatif.
À qui s’adresse la Prophylaxie Pré-Exposition ?
La PrEP est un outil de prévention du VIH qui consiste à prendre régulièrement un médicament antirétroviral par des personnes non infectées, mais exposées à un risque élevé d’acquisition du virus. Cependant, cette médicamentation ne s’adresse pas à tout le monde et son utilisation doit être réservée aux personnes présentant certains critères spécifiques.
Tout d’abord, il est important de souligner que pour y prétendre, il faut être séronégatif au VIH. Vous l’aurez compris, ce traitement n’est donc pas prévu pour les personnes déjà infectées par le virus. Il vise avant tout à protéger celles non infectées contre une possible contamination lors de rapports sexuels ou en partageant des seringues.
Ensuite, l’utilisation de la PrEP est principalement recommandée pour certaines populations considérées comme étant plus exposées au risque d’infection par le VIH. Parmi ces groupes cibles figurent notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des partenaires masculins, les travailleurs du sexe et leurs partenaires ou encore les usagers de drogues injectables avec partage de matériel.
Il convient, par ailleurs, de mentionner qu’une personne vivant avec le VIH dont la charge virale n’est pas détectable depuis au moins 6 mois peut ainsi être éligible à la PrEP, afin de protéger son partenaire séronégatif.
Enfin, certains facteurs de risque individuels peuvent aussi justifier l’utilisation de la PrEP. Par exemple, avoir eu des relations sexuelles sans préservatif avec plusieurs partenaires au cours des derniers mois ou avoir présenté plusieurs épisodes d’infections sexuellement transmissibles (IST) dans l’année écoulée peuvent constituer des critères pour bénéficier de cette prophylaxie pré-exposition.
La PrEP protège-t-elle d’autres maladies ?
Gardez en mémoire que la PrEP, tout comme le TPE (prophylaxie post-exposition), ne garantit pas une protection contre les autres infections sexuellement transmissibles telles que la gonorrhée, les condylomes liés au papillomavirus, la chlamydia, les hépatites A/B/C et la syphilis. Il est donc essentiel de compléter l’utilisation de la PrEP par un suivi médical approfondi et personnalisé en matière de santé sexuelle comprenant des vaccinations appropriées ainsi que des dépistages réguliers des IST et un traitement adéquat si nécessaire. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également des préservatifs pour se protéger efficacement contre toutes ces infections.
Quelles posologies possibles pour le traitement PrEP ?
Il faut savoir qu’il existe plusieurs approches différentes, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, la PrEP en continu, qui consiste à prendre un comprimé tous les jours à la même heure pendant une période déterminée. Elle offre une protection constante contre le VIH et convient particulièrement aux personnes qui ont des rapports sexuels réguliers ou risqués. Cependant, il faut noter que cette posologie peut être contraignante en raison du rythme quotidien qu’elle implique.
La seconde approche est la PrEP à la demande (réservée aux hommes). Elle est connue, par ailleurs, sous le nom de « 2-1-1 » ou « on-demand ». Il est alors nécessaire de prendre deux comprimés minimum 2 heures avant un rapport sexuel pouvant exposer au VIH. Après 24 heures, un comprimé supplémentaire doit à nouveau être pris. Cette méthode a été développée principalement pour les personnes gays, mais est susceptible aussi de s’appliquer chez certains hétérosexuels selon leur fréquence des relations sexuelles. L’avantage majeur de cette technique est sa flexibilité.
En effet, elle offre aux personnes d’utiliser seulement la PrEP lorsqu’ils prévoient d’avoir des rapports sexuels à risque. Cela peut alors être plus adapté pour ceux ayant une activité sexuelle moins régulière. De plus, elle réduit le nombre de comprimés pris par rapport à la PrEP en continu. Cependant, il est important de souligner que cette approche nécessite une planification minutieuse et une bonne connaissance du calendrier des prises afin d’assurer une efficacité maximale. Une mauvaise utilisation ou un oubli dans les délais prescrits peuvent diminuer l’efficacité de la protection contre le VIH.