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Il y a ce moment où quelque chose en vous comprend. Ce n’est pas forcément toujours brutal ou même très clair. C’est parfois juste une pensée qui s’impose ou vous traverse pendant que vous visionnez un film. C’est un souvenir qui revient, mais que vous n’aviez jusque-là pas pris au sérieux. Là, vous vous surprenez à vous demander « Est-ce que je suis bisexuel(le) ? ».

Ce n’est pas uniquement une question de préférence. C’est un tsunami dans tout ce que vous pensiez savoir de vous-même. Accepter sa bisexualité quand elle vient à peine de se nommer, c’est une étape aussi intime qu’instable. Dans ces moments-là, vous ne cherchez pas une vérité absolue, mais surtout à un endroit sûr en vous où respirer.

Découvrir sa bisexualité : ce n’est pas une contradiction, c’est une prise de conscience !

La plupart du temps, vous vous rendez compte de votre bisexualité après des années à avoir cru autre chose. Votre premier réflexe est alors de douter de vous : « Est-ce que tout ce que j’ai vécu avant était faux ? ». « Est-ce que je suis en train de me mentir ? ». Ces questions, rassurez-vous, sont naturelles, même si au fond d’elles, elles ne disent rien de votre réalité profonde.

Cette bisexualité, c’est rarement un changement brutal. Quelque chose en vous fait enfin surface. Vous ne vous contredisez pas, vous vous comprenez mieux. Ce n’est pas une négation de ce que vous avez été. C’est une extension de ce que vous êtes. Ce que vous avez vécu auparavant était sincère. Ce que vous ressentez aujourd’hui l’est tout autant ! Vous n’avez pas à choisir entre les deux, mais bien à reconnaître qu’ils coexistent. Pourquoi alors réécrire votre histoire pour valider votre orientation ?

Oui, la bisexualité par essence remet en question les cadres binaires. Elle trouble les évidences. C’est précisément pour cela qu’elle demande du temps, de l’écoute, mais aussi beaucoup de respect. Vous avez évolué et c’est tout à fait légitime.

La bisexualité n’est pas une transition entre deux cases et n’a pas besoin d’être prouvée pour être réelle !

Beaucoup ignorent, y compris dans les cercles LGBTQ, à quel point la bisexualité est généralement perçue comme un entre-deux instable. C’est un peu comme s’il était impératif de choisir. Comme si vous étiez en chemin vers quelque chose de plus définitif. Cette idée est fausse, injuste, mais surtout profondément réductrice. Être bisexuel, ce n’est pas être à mi-chemin entre deux mondes. Ce n’est pas une phase, ni une transition vers autre chose. C’est une orientation légitime, à part entière. Elle n’a pas besoin surtout d’être prouvée pour exister. Vous avez pourtant sans doute déjà ressenti cette pression, vous savez, celle de devoir raconter « votre passé hétéro » ou « votre expérience queer » afin d’être pris au sérieux. Vous n’avez nullement le devoir d’exposer vos relations telles des justificatifs. Ce besoin de validation extérieure, sachez-le, est une violence venant du fait de notre société, même progressiste, qui a encore du mal à sortir d’une logique binaire.

Ce que vous ressentez est amplement suffisant !

Vous n’avez rien à prouver. Pas à vous-même. Pas aux autres. Ce que vous ressentez n’a pas besoin d’être expliqué, mesuré ou comparé. Il n’existe aucun quota de vécu, aucun bilan relationnel à dresser pour que votre orientation soit entendue. Elle l’est parce qu’elle est là, parce que vous la sentez.

La bisexualité n’est pas une démonstration. Elle peut être tranquille, encore confuse, discrète, assumée ou pas du tout. Peu importe, elle est à vous, elle a le droit d’exister comme elle est, même si personne ne la voit encore, même si vous n’en parlez à personne, même si vous n’avez aimé qu’une seule personne jusque-là.

Votre ressenti n’est pas une hypothèse. C’est une vérité déjà complète, même si elle vous semble encore fragile, elle est amplement suffisante pour que vous commenciez à vivre. Avec justesse.

Conclusion

Vivez votre vérité, sans vous excuser ! Acceptez votre bisexualité, ce n’est pas seulement comprendre qui vous êtes. C’est transformer peu à peu votre manière de vous tenir dans le monde et d’oser vous exprimer sans réduire ce que vous ressentez. Ce chemin ne se fait pas en un jour. Il demandera parfois de déconstruire d’anciens réflexes, d’apprendre à dire non aux injonctions invisibles et de reconnaître ce que vous avez longtemps mis en veille.

Dans ce cheminement, un accompagnement peut faire toute la différence. En tant que coach de vie, je ne vous donne pas de réponses toutes faites. Je vous aide à passer du doute à la clarté puis à la liberté afin de vivre pleinement qui vous êtes vraiment.